Qui a découvert les terres du Groenland, de Terre-Neuve, d'Amérique ? Peut-on réellement parler de découvreurs ? Comment juge-t-on, à l'aune de notre propre écriture de l'histoire, de l'appartenance de terres, en oubliant que celle-ci fait partie d'une entreprise de colonisation ?
Oui, la connaissance des terres du couchant, si riches en morue, ouvrant la découverte de l'Amérique, existait depuis les vikings, dans une tradition orale qui s'est doucement perdue, à laquelle les grands navigateurs portugais et vénitiens ont su prêter l'oreille pour les redécouvrir.
C'est à travers la vie de Jon, islandais déraciné, homme libre et d'une singulière ouverture d'esprit, issu des peuples installés au Groenland, que Bruno d'Halluin nous propose de remettre à l'honneur l'histoire du peuple islandais, de ses idéaux. Nous suivons Jon des rivages de l'Islande aux quais de Bristol et sur les mers du monde, en quête de ses racines et du bonheur.
Avec une certaine philosophie, dans un vrai souffle romanesque qui entraîne tout le récit, porté par une écriture dont on pourrait parfois souligner la trop grande simplicité, Bruno d'Halluin écrit l'Histoire méconnue des perdants de la colonisation, avec sans doute quelques visions idéalistes des mœurs islandaises et vikings, mais qui met en avant leur courage et leur civilisation. La mer y est dépeinte comme elle était ressentie sans doute à cette époque : un milieu hostile et sans frontières, une ressource autant qu'un danger, dont les paysans s’accommodaient avec leurs faibles connaissances et devenaient sans le nommer des marins, où la survie l'emportait sur la vision poétique de l'élément.
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